Le projet de restauration des tourbières de Coussounoux, acquises par le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) d’Auvergne à l’automne 2020 reçoit le soutien de l’Office français de la biodiversité.

Un projet de compensation 

Les 12 et 13 février 2020, 350 personnes se sont réunies à Chamonix à l’occasion du séminaire de lancement institutionnel de l’Office français de la biodiversité, clôturé par le Président de la République. Soucieux de limiter l’impact environnemental lié à son organisation, l’OFB a pris des mesures de réduction de CO2. Elles ont notamment porté sur les déplacements en privilégiant les modes de transport les moins émetteurs (train, covoiturage), limitant ainsi à 27 tonnes les émissions de CO2 liées à l’organisation de ce séminaire. L’OFB s’était engagé à les compenser en concourant au financement d’un projet ayant un impact significatif en matière de captation de stockage de CO2. C’est le projet de restauration de tourbières, proposé par le CEN Auvergne, qui a ainsi été retenu en raison de son gain annuel potentiel important de séquestration de carbone. La somme de 1780 € a ainsi été versée au CEN Auvergne pour soutenir l’acquisition foncière du site, également soutenue par l’Agence de l’eau Adour-Garonne. 

Les tourbières, des milieux d'enjeux prioritaire

Beaucoup de tourbières ne sont pas en bon état écologique. Au fil des années, elles ont subi de nombreuses atteintes et les drainages ou les remblais mis en place sur ces territoires les ont perturbées. Elles jouent pourtant un rôle primordial : archives naturelles qui se sont constituées durant des siècles, elles ont un rôle hydrologique important et contribuent à réguler le climat. Elles représentent un stock de carbone important qui s’est accumulé durant des millénaires mais, dégradées, elles relarguent ce carbone dans l’atmosphère. Ainsi, il existe un double enjeu : préserver les tourbières en bon état pour conserver le stock de carbone existant et restaurer les tourbières dégradées pour éviter tout « relargage » dans l’atmosphère.

Le projet de restauration de la tourbière de Coussounoux

Située sur la commune de Saint-Genès-Champespe, les tourbières de Coussounoux font partie d’un ensemble de 13 hectares acheté en 2020 par le CEN Auvergne. Outre la partie tourbière (1,4 hectares), l’acquisition a permis d’intégrer les zones humides attenantes ainsi que la totalité des sources qui alimentent les tourbières en eau. Une première phase d’étude réalisée a permis de mieux comprendre leur fonctionnement et d’estimer leur profondeur. Elle a aussi mis en avant une zone de tourbière très dégradée que des travaux passés ont dissimulé sous une actuelle prairie banale. 2021 verra la réalisation du plan de gestion, en lien avec les acteurs locaux et notamment les agriculteurs pour mieux comprendre ce site et concilier les usages : il permettra de déterminer ensuite les travaux de restauration dès 2022.