Cantal - Publié le 21/05/2019

La préservation de la ressource en eau en action : zoom sur le bassin versant du ruisseau d'Auze

Mercredi 22 mai

Dans le Cantal, le marais du Cassan et de Prentegarde* représente un cœur de biodiversité dans le bassin d'Aurillac. Ce site, traversé par plusieurs ruisseaux, a fait l'objet de plusieurs études révélant des dysfonctionnements écologiques, avec plusieurs atteintes identifiées : drainage des zones humides, recalibrages, piétinement des berges, pollutions physico-chimiques, etc. Le CEN Auvergne mène aujourd'hui un projet de diagnostic écologique visant à entreprendre des actions de restauration. 

Un projet en deux temps 

Intervenant sur le marais du Cassan depuis 2006, le CEN Auvergne étend aujourd'hui son action au bassin versant du ruisseau d'Auze dans lequel s'inscrit le site naturel. La volonté est ainsi de hiérarchiser les atteintes et identifier les cœurs de biodiversité. Le projet se déroule en deux temps :

  • l'état des lieux initial comprend le diagnostic des zones humides, des cours d’eau et de la population de libellules. Pour les cours d'eau, l'attention est portée sur les modifications historiques, la morphologie, les populations piscicoles, la thermie ou encore la qualité biologique. Pour cela, le CEN Auvergne s'est associé avec la Fédération de pêche du Cantal et le CPIE de Haute-Auvergne ; 
  • la seconde phase se traduit par une animation foncière sur les sites ciblés comme prioritaire afin de disposer de la maitrise foncière ou d’usage pour lancer des travaux de restauration (reméandrage, suppression de drains, aménagements agro-pastoraux…) ou de préservation. Ces actions auront comme finalité l'amélioration des continuités écologiques entre les cœurs de biodiversité identifiés.

Zoom sur l'inventaire piscicole

Mercredi 15 mai, la première phase de l’inventaire piscicole s'est déroulé par le biais d'une pêche électrique sur plusieurs cours d’eau (le ruisseau du Violon, du Lacamp, du Camp du Bac et du Pont-Bernard). Cette opération non létale pour les espèces étudiées permet de calculer ce qu'on appelle l'Indice Poisson Rivière (IPR pour les habitués) qui détermine l’état d’un cours d’eau au regard de sa population piscicole.

La pêche n’a pas été très diversifiée : si nous avons observé essentiellement du Vairon et quelques Loches, la présence en nombre de la Lamproie de Planer sur le ruisseau du Pont-Bernard, espèce de poisson au corps anguilliforme, protégée au niveau national et de l’annexe II de la Directive « Habitats-Faune-Flore » est une bonne nouvelle. En effet, elle est sensible aux activités anthropiques et révélatrice d’un cours d’eau ayant conservé sa « naturalité ». (A noter : la manipulation d'espèces protégées nécessite une autorisation des services de l'Etat.)

* Le marais du Cassan et de Prentegarde est un site naturel classé Natura 2000 et Espace naturel sensible.