Publié le 26/02/2018

Plans Nationaux d'Action (PNA)

Lancé en 1996 à la suite du Grenelle de l’environnement, le plan national d’action (PNA) est un outil de protection de la biodiversité, coordonné par l’Etat, via les Directions Régionales de l’Environnement, l’Aménagement et du Logement.

Il vise à définir des actions nécessaires à la conservation et à la restauration des espèces les plus menacées, répondant ainsi aux exigences des directives européennes  « Oiseaux » et « Habitat, faune, flore ». Un plan national d’action se construit sur trois axes :

  • la connaissance, en organisant un suivi cohérent des populations des espèces concernées,
  • la conservation, par la mise en place d’actions de préservation spécifiques,
  • la sensibilisation des acteurs concernés et du grand public.

En pratique, le plan national d’action est défini pour une durée de 5 ans, sur la base d’une liste d’espèces élaborée par le Muséum National d’Histoire Naturelle. Il est conçu en trois étapes :

  • l’état des lieux des connaissances,
  • la définition des besoins et des enjeux de préservation,
  • les actions à mener et leurs modalités.

Les PNA sont coordonnés par les DREAL : charge à chaque structure ensuite de nommer localement un animateur pour rédiger et animer leurs déclinaisons régionales. Le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne coordonne trois PNA : Odonates (libellules), Papillons et Moules perlières.


Les plans nationaux d'actions animés par le CEN Auvergne

  • PNA Odonates : les libellules sont des insectes possédant deux paires d’ailes membraneuses. Leur vie est divisée en deux phases : une phase larvaire exclusivement aquatique (qui correspond à la majorité de leur durée de vie), et une phase adulte (qui est celle que nous avons l’habitude d’observer). Quel que soit leur stade, les libellules sont de féroces prédateurs, principalement d’autres insectes aquatiques ou terrestres. Le Plan National d’Actions concerne 18 espèces, protégées ou menacées. Il est animé par l’Office Pour les Insectes et leur Environnement.
    En Auvergne Rhône-Alpes, 15 de ces 18 espèces sont présentes, auxquelles ont été associées 5 espèces prioritaires pour la région. Ce sont donc au total 20 espèces qui font l’objet d’une surveillance particulière dans le cadre du plan. En région, le CEN Auvergne anime le plan d’actions pour les odonates avec la FRAPNA Haute-Savoie, en lien avec le Groupe Odonat’Auvergne et le Groupe de recherche et de protection des libellules Sympetrum. Amélioration de la connaissance sur la répartition des Leucorrhines, de la Cordulie splendide, de l’Agrion à lunules…, protection des stations de ces même espèces, sensibilisation, de nombreuses actions sont déjà menées dans notre région.
  • PNA Papillons : après le succès du PNA Maculinea qui s’est terminé en 2016, il a été décidé de l’élargir à l’ensemble des espèces de papillons de jour menacés. Au total, une liste d’une trentaine d’espèces menacées ou protégées a été retenue. En Auvergne-Rhône-Alpes, le plan papillons menacés concerne 26 espèces et est animé par le CEN Auvergne et le CEN Haute-Savoie. Parmi ces espèces, les cinq Azurés de l’ancien plan Maculinea, l’emblématique Nacré de la canneberge qui fréquente les tourbières hautes, mais également l’Apollon ou la Diane, typique des zones méditerranéennes de la région. Tout comme pour le plan libellules, à la suite des nombreuses actions de connaissance et de préservation réalisées dans le plan Maculinea, des études sur la répartition des nouvelles espèces sont d’ores et déjà en cours.
  • PNA Moules perlières : la Moule perlière vit dans le lit des rivières. Son cycle de vie est complexe : à l’état de larve, elle se loge dans les branchies des saumons et autres truites pour se développer. Une fois un stade de développement suffisant atteint, elle se laisse tomber et s’enterre le lit dans la rivière pour pouvoir se développer. Très sensible à la qualité de l’eau et des sédiments, elle représente ainsi un excellent indicateur de la qualité des cours d’eau. Sa préservation passe ainsi par des enjeux de naturalité de l’ensemble de son environnement. Historiquement présente dans la majorité des cours d’eau des massifs anciens, on évalue aujourd’hui à 100 000 le nombre d’individus présents sur 80 rivières : son déclin est important. Le Massif Central constitue le bassin principal en France (55 rivières).