Publié le 12/07/2018

Tourbières

Les tourbières (localement appelées « Sagnes » ou « Narces » en Auvergne) ont toujours fasciné les humains. Elles constituaient autrefois des zones redoutées, à l’origine de nombreuses légendes. Plus récemment, elles ont été exploitées pour la production de tourbe (utilisée comme combustible, terreau…). Aujourd’hui, elles sont protégées pour leur intérêt écologique, paysager et la protection de la ressource en eau.

La présence et l'accumulation de tourbe caractérise les tourbières : considérée comme une roche, la tourbe est constituée des restes des végétaux morts qui ne peuvent se décomposer au regard des conditions de sol (saturation en eau, climat froid, acidité...). Les couches de tourbe peuvent atteindre plusieurs mètres d’épaisseur, au rythme moyen de 0,2 à 1 mm par an (soit de 2 à 10 cm par siècle !), Les tourbières constituent donc des milieux naturels dont la formation est très lente, rendant quasi irrémédiable à l'échelle humaine toute destruction.

Fragiles et menacées, les tourbières auvergnates présentent une grande diversité de milieux et d’espèces végétales et animales. Plusieurs espèces reliques ou emblématiques de ces zones humides sont présentes en Auvergne : Ligulaire de Sibérie, Saule des Lapons, Droseras chez les plantes ; Cordulie arctique, Agrion à lunules chez les libellules…

Les tourbières et le grand cycle de l'eau

Les tourbières et les zones humides qui les accompagnent sont aussi d’un grand intérêt fonctionnel. En effet, elles jouent un rôle de réservoir hydrique, stockant l’eau durant les pluies et la relargant pour partie en période sèche. En lien avec les zones de sources, les petites zones humides paratourbeuses et les ensembles de prairies humides, elles sont ainsi à l’origine de nombreux cours d’eau comme la Dore, l’Ance, la Besbre, la Dordogne, la Morge, la Sioule, la Cère, l’Alagnon, la Sénouire…

De nombreuses tourbières font l'objet d'un usage pastoral, constituant avec les prairies humides des zones "toujours vertes" même lors des épisodes de sécheresse.

Les tourbières et le cycle du carbone

Elles constituent enfin une source importante de stockage de carbone atmosphérique, pouvant aller jusqu'à 1 400 T/ha (dépassant de très loin les autres milieux natures - forêts, prairies naturelles...). A l'échelle mondiale, les tourbières représentent 3% des terres émergées et stockent 33% du carbone des sols !!!

Sur ces 2 dernières thématiques, eau et carbone, voir les infographies ci-dessous publiées par le Pôle relais tourbières animé par la fédération des CEN.